Le roman policier

Le roman policier

Le roman policier est un texte narratif. C’est un roman qui raconte une enquête menée par le ou les personnages principaux.
L’auteur écrit ce type de roman pour éveiller la curiosité du lecteur par le suspens durant toute l’histoire : qui est le coupable ?
Le lecteur suit une ou différentes pistes, recherche des indices, fait des hypothèses et des déductions. Il recueille des éléments qui lui permettent d’avancer dans l’histoire jusqu’à la résolution de l’énigme : le lecteur se met à la place du « détective ».

Les romans policiers sont souvent assez courts pour maintenir le suspens pour ne pas lasser le lecteur.
Le texte peut être écrit à la première personne du singulier : le narrateur est le personnage principal qui mène l’enquête.
Tous les romans policiers reposent sur une énigme.
Le vocabulaire et le paratexte comme la 1re et la 4e de couverture sont très importants pour bien comprendre le texte. Le roman policier, comme tous les textes narratifs, comporte 5 parties principales.

La situation initiale ou incipit

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À retenir

L’incipit, ou situation initiale, a pour but de donner envie de lire la suite du récit.

C’est la présentation des personnages, des lieux, du moment. La situation est calme, « normale », en équilibre.

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Extrait du roman policier Les doigts rouges, de Marc Villard :

« Les nuages se chargèrent de pluie et le vent se leva. Sur la plage de Saint-Clair, à la sortie du Lavandou, les derniers vacanciers de septembre plièrent leurs parasols inutiles et leurs serviettes de bain. Les jouets des enfants regagnèrent les coffres des voitures familiales.

Ricky Miller, huit ans, frissonnait sous son tee-shirt Snoopy mais il aurait pu supporter la pire des bourrasques. Car il attendait Georges, son frère, qui regagnait la plage en battant l’eau des mains et des pieds avec une belle énergie.
Pour Georges, Ricky se serait fait couper en morceaux, il aurait traversé la forêt, escaladé des montagnes. Il admirait sans retenue son frère qui le méritait bien, faut-il le préciser ?
Georges le rejoint sur le sable, tout dégoulinant d’eau.
― Passe-moi la serviette, Ricky, et range les affaires, nous rentrons à la maison.
― C’est déjà fini les vacances ?
Encore cinq jours et on remonte sur Paris. Sophie et toi, vous recommencez l’école dans une semaine.
Sophie, la sœur de Georges et Ricky, ne descendait à la plage que le matin car elle se réservait l’après-midi pour travailler. À seize ans, elle se préparait déjà à passer le bac.
Monsieur et madame Miller laissaient leurs enfants seuls à la villa « Les Cyprès » pour la première fois en septembre. Cette année Georges avait dix-huit ans, était majeur et pouvait prendre cette responsabilité. Ce qui réjouissait Ricky.
Ils traversèrent la route alors que les premières gouttes tâchaient le goudron. Puis, en trottinant, les deux garçons rejoignirent la villa familiale. »

Nous découvrons la situation initiale dans l’incipit :

  • Les personnages :
  • Ricky, Georges (l’ainé qui est majeur) et Sophie sont trois frères et sœur en vacances ;
  • Ricky, le plus jeune admire son grand frère ;
  • leurs parents ne sont pas là.
  • Le lieu : au bord de la mer, au Lavandou (dans le sud de la France), les enfants sont seuls dans une villa.
  • Le moment : c’est au mois de septembre, la fin des vacances d’été.

L’élément perturbateur

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À retenir

L’élément perturbateur va mettre en route le début de l’enquête. C’est le plus souvent un vol, un crime, un meurtre ou une disparition

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Extrait du roman policier Les doigts rouges, de Marc Villard :

« Dans la salle à manger, Sophie était en grande conversation avec un gendarme bien connu au Lavandou sous le sobriquet de Pluto.
Sophie s’empressa d’expliquer aux nouveaux venus la présence du gendarme :
― Bruno Ségura a disparu !
Les deux garçons restèrent sans réaction, encore essoufflés par leur course. Aussi le gendarme décida de poursuivre la conversation :
― Eh oui, envolé Bruno ! Comme vous le fréquentiez, j’ai pensé que vous pourriez m’apprendre quelque chose.
― On le connaissait pas tellement… commença Georges.
― Assez quand même pour que tu te bagarres avec lui, n’est-ce pas ? répliqua habilement le policier. Georges devient tout rouge.
― Pourquoi vous êtes-vous battus ? demanda Pluto à Georges.
― Il embêtait Sophie. Je n’aime pas parler de ça.
Le gendarme soupira et, en se levant, leur recommanda poliment de le prévenir s’ils avaient connaissance de quoi que ce soit concernant Bruno. Puis il s’éloigna dans sa petite voiture bleue. »

Que se passe-t-il ?

  • Un garçon a disparu, Georges s’est déjà battu avec lui.
  • L’apparition du gendarme annonce qu’une enquête démarre.
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Extrait du roman policier Crime caramels de Jean-Loup Crépeau.

« Si je n’avais pas été en train de voler, je crois que j’aurais hurlé quand j’ai découvert le mort.
Allongé par terre au pied de la pile, il ne respirait plus, et nos regards se sont croisés quand je me suis penché. Un regard fixe et blanc.
J’ai cru vomir.
― Monsieur ! Monsieur ! Dites quelque chose !
Je l’ai secoué, giflé, tiré ; il n’a pas repris connaissance. Il était mou. D’un coup de bocal, je l’avais tué.
Le bocal n’avait rien. C’était toujours ça !
J’ai ramassé les bonbons éparpillés, à part un doré et un argenté ; dare-dare, j’ai rangé à sa place l’arme du crime et je me suis sauvé sans demander mon reste. »

Que se passe-t-il ?

  • Le personnage principal (un enfant) a tué un homme en faisant tomber un bocal de bonbons.
  • On trouve le vocabulaire du roman policier : le mort, l’arme du crime.
  • On imagine très bien la situation : l’enfant a grimpé sur une échelle pour voler des bonbons, mais par maladresse un drame arrive : comment cette situation va-t-elle se régler ?
  • On trouve une pointe d’humour : « Le bocal n’avait rien. C’était toujours ça ! »

Les péripéties

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À retenir

L’enquête se déroule : il faut résoudre l’énigme en trouvant des indices et des informations.

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Extrait du roman policier Qui a tué Minou-Bonbon ?, de Joseph Périgot :

« Quelqu’un dans le quartier a tué Minou-Bonbon. Dubeuf, le boucher peut-être. Ou l’affreux Poil-au-nez. Ou bien encore la sèche madame Ajax. […] Nico s’enfuit, criant : ‟Je trouverai l’assassin ! Je le trouverai !“ »

L’enquête est en cours. Les noms des personnages sont très importants comme le vocabulaire : tous les personnages sont suspects car ils ne sont pas sympathiques.

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Extrait du roman policier Crime caramels, de Jean-Loup Crépeau :

« Il pouvait ranger sa lampe, Kolestérol. D’un coup, la lumière de la cuisine s’est allumée.
― Qu’est-ce que c’est que ça ? Pas content, papa. Très fort, il a demandé :
― Qu’est-ce que vous faites ici, monsieur Kolestérol ? Qui vous a ouvert ?
J’étais dans mes petits souliers ! J’ai fait non. Papa a dit qu’il appelait la police.
Et crac, Kolestérol a sorti un pistolet.
― On ne bouge pas ! J’emmène votre fils. »

Pendant le déroulement de l’histoire, on trouve des rebondissements et des situations terrifiantes. Ici, l’enfant se fait enlever devant son père sous la menace d’une arme. Kolestérol devient suspect pour le lecteur. C’est le suspens de l’histoire.

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Extrait du roman policier La villa d’en face de Boileau-Narcejac :

« ― On pourrait prévenir les gendarmes.
― Pas question !
― Mais, c’est un type dangereux. Il a tué un employé de la banque de Vichy !
― Laisse-moi, il faut que je réfléchisse.
La journée s’écoule lentement. Malgré sa blessure, l’homme n’arrête pas d’aller et venir, comme une bête en cage. Il sort de la maison, il rentre dans la maison, il sort à nouveau dans le jardin. C’est donc ça, un ennemi public ! Même de loin, il fait drôlement peur. Il faut dire qu’il est armé. Il a un fusil à lunette. Il l’a sorti de son étui pour le montrer au Hollandais. Philippe pose les jumelles à côté de lui. Il commence à se rendre compte que ce petit jeu peut devenir dangereux. Mais, que faire ? »

Les personnages sont dans une situation difficile : Ils observent cet homme armé, visiblement dangereux. Ils cherchent une solution. Le lecteur est curieux de connaitre la suite.

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Extrait du roman policier Les doigts rouges de Marc Villard :

« Puis la porte de la grange des Miller grinça. La lune était haute et sa clarté enveloppa la silhouette qui sortit du bâtiment : Georges. Celui-ci referma la porte derrière lui et examina ses mains : un liquide rouge lui poissait les doigts. Il sortit son mouchoir et commença à s’essuyer en gagnant la cuisine. Les verrous cliquetèrent et le silence prit possession du décor. Ricky restait pétrifié à sa fenêtre. Une phrase prononcée par Georges à l’intention de Bruno Ségura lui revenait à l’esprit : ‟Si tu touches encore une fois à Sophie, je te tue.” »

Tout à coup un personnage sympathique au début de l’histoire devient suspect : c’est la nuit et Georges sort de la grange avec les mains couvertes d’un « liquide rouge ». Son frère Ricky est terrifié d’autant qu’il se souvient que Georges avait menacé Bruno Ségura qui a disparu….

Le dénouement

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À retenir

C’est le dénouement : l’énigme est résolue, l’enquête est terminée.

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Extrait du roman policier La villa d’en face, de Boileau-Narcejac :

« C’est vrai. Le bandit ne tire plus. Il fait pire. Philippe entend d’abord des aboiements, puis, il se retourne et voit, courant sur lui, le chien-loup du Hollandais. Il n’a plus l’air gentil, le chien. Ses yeux flamboient, ses crocs luisent comme des lames. Et il court vite, si vite ! Philippe a juste le temps de plonger dans la gendarmerie. En claquant la porte derrière lui, il entend le choc du chien qui vient s’assommer.
Le reste, Philippe l’a vu à la télé, avec Claudette. Les gendarmes ont entouré la maison du Hollandais. Les deux hommes et la femme sont sortis, mains en l’air. »

Philippe s’est rendu à la gendarmerie, poursuivi par le chien du bandit. Et finalement les malfaiteurs sont arrêtés. Les méchants sont punis. Les phrases sont courtes pour donner du rythme à la poursuite.

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Extrait du roman policier Qui a tué Minou-Bonbon ?, de Joseph Périgot :

« Il était onze heures et demie. La sortie de l’école. Ça réveilla Nico. Il cria du pas de la porte :
Poil-au-Nez a tué Minou-Bonbon !
Tous les enfants se précipitèrent dans la boutique, et ce fut le chambardement. Le père de Nico ne put rien y faire. Les journaux furent déchirés, les bocaux renversés et cassés. Mais les bonbons ne furent pas perdus : les petits copains, les petits coquins du CP s’en mirent plein les poches. C’était, en fin de compte, la meilleure punition pour Poil-au-Nez, qui était bête, qui était méchant, et bien connu pour son avarice.

L’assassin a été découvert après une enquête et l’élimination des autres suspects. Les enfants le punissent en vandalisant sa boutique. Le dénouement est juste, moral : le méchant est puni.

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Extrait du roman policier Crime caramels, de Jean-Loup Crépeau.

« Avant que j’aie pu comprendre, K.K. s’est retrouvé contre le capot, mains dans le dos…
Prise d’otage, ça s’aggrave, a dit le jeune policier.
Il a fouillé K.K., lui a pris la gélule.
― Parfait ! Et mon collègue ?
K.K. a tout dit, tout.
Vous savez quoi ?
Je n’ai pas tué.
L’assassin, c’est Kolestérol. »

On découvre le véritable assassin alors que l’on croyait que le personnage principal était responsable de la mort d’un homme. C’est un coup de théâtre !

La situation finale

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À retenir

Dans la situation finale, tout est en ordre à nouveau, la vie quotidienne reprend son cours

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Extrait du roman policier Les doigts rouges, de Marc Villard :

« Alors qu’ils faisaient honneur au gâteau en riant comme des fous, on frappa à la porte. Sophie se leva pour ouvrir et introduisit Pluto dans la grande pièce.
― Je suis passé vous prévenir au sujet de Bruno Ségura… commença le gendarme. ― Vous l’avez retrouvé ? s’enquit Georges.
― Malheureusement oui. Il avait volé une moto pour rejoindre des amis en Italie. Il s’est tué contre un arbre, la nuit dernière, sur une route de campagne.
Tous les Miller baissèrent la tête. Ils avaient maintenant un peu honte de leur joie et, quand le gendarme fut parti, le beau gâteau d’anniversaire leur parut beaucoup plus fade qu’en début de matinée.

L’enquête est terminée. Bruno Ségura avait disparu parce qu’il s’est tué dans un accident de moto. La fin est triste mais il n’y a plus d’énigme.

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Extrait du roman policier Crime caramels de Jean-Loup Craipeau :

Maman me serrait fort dans ses bras.
― Vous m’avez appelé à temps, a dit le jeune policier à maman qui m’étouffait.
Remonté à la maison, j’ai descendu une tablette entière de chocolat à cause de l’émotion…
Tout le monde peut rechuter, non ?

La vie reprend normalement. L’enfant et sa famille sont soulagés.
On retrouve l’humour ici : l’enfant s’était promis d’arrêter les sucreries, mais il mange une tablette de chocolat en entier : « J’ai descendu une tablette entière de chocolat… ».

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Extrait du roman policier La villa d’en face de Boileau Narcejac :

« Philippe disait :
Tu sais, Clo, c’est eux qui m’ont obligé à les dénoncer. Je ne l’aurais jamais fait sans ça. Et puis, je suis bien obligé d’accepter la prime d’un million d’euros : il faut que je rachète une nouvelle paire de jumelles pour Papa.
Claudette, elle, répétait :
― T’avais quand même raison, Philou. Dans un village, il peut se passer des trucs aussi terribles qu’à la télé ! »

Les deux personnages tirent une conclusion de cette aventure : parfois on peut vivre des aventures extraordinaires, même dans un village !

Pour mieux comprendre un roman policier

  • Il faut s’aider de la couverture du livre qui permet de faire des hypothèses sur l’histoire.

Sur les couvertures de « polars », l’autre nom des romans policiers, on retrouve souvent les couleurs rouge jaune et noires et le ou les personnages sont soit effrayés, soit inquiétants, selon s’ils sont victimes ou coupables.

Exemples de couvertures de romans policiers Exemples de couvertures de romans policiers

La quatrième de couverture donne un aperçu de l’histoire et donne envie de la lire.

  • La connaissance du vocabulaire du roman policier aide aussi à la compréhension.
  • Les personnages : un bandit, un voleur, un assassin, un criminel, un malfaiteur, un brigand, un gangster, un truand, un kidnappeur, un suspect, un espion, un policier, un enquêteur, un commissaire, un inspecteur, un détective, un coupable, un complice, une victime…
  • Des armes : un fusil, un revolver, un pistolet, un couteau, une corde…
  • Des méthodes : des indices, des témoins, des lettres anonymes, des filatures (suivre quelqu’un pour le surveiller), des traces, une planque (une cachette, un endroit où on peut voir sans être vu), un interrogatoire…
  • Des verbes : interroger, chercher, déduire, suspecter, témoigner, accuser, filer (suivre quelqu’un), soupçonner, poursuivre, questionner…
  • Des émotions : la peur, l’angoisse, l’effroi, la colère, la panique, l’affolement, l’anxiété, l’inquiétude…
  • Des expressions : avoir du flair (bien deviner les chauses), prendre en filature, tendre un piège, prendre des otages (retenir des gens contre leur volonté), relever des empreintes, repérer des indices, interroger des victimes…