Le monde des cités grecques
Introduction :
Autour de la Méditerranée, les Grecs ont fondé de nombreuses cités. Les relations entre ces petits États indépendants sont marquées par les rivalités politiques, territoriales et économiques. Les cités s’affrontent donc régulièrement dans des guerres plus ou moins longues. Cependant, le monde grec est uni par une culture et une religion communes.
Dans ce cours, nous allons nous intéresser au monde des cités grecques au Ier millénaire avant J.-C.
Dans une première partie, nous verrons que le monde grec est composé de cités indépendantes. Puis, nous analyserons les rivalités qui opposent ces cités, et les formes qu’elles prennent. Enfin, nous expliquerons que le monde des cités grecques, malgré ces oppositions, est profondément uni par une culture et des traditions communes.
Un monde de cités indépendantes
Un monde de cités indépendantes
La cité grecque : un petit État
La cité grecque : un petit État
Les Grecs se sont d’abord installés sur les côtes de la Grèce et de l’Asie mineure. Ces régions sont très montagneuses. Les plaines sont souvent étroites et situées près du littoral. Ce relief, très morcelé, a contribué à la division du pays en de petits États indépendants : les cités.
Une cité grecque, qui est donc un petit État, est composée :
- d’une ville où se trouvent l’agora (la place publique) et l’acropole (la partie haute dans la cité) ;
- de la campagne environnante ;
- et éventuellement d’un port.
La fondation de colonies (VIIIe-VIe siècle av. J.-C.)
La fondation de colonies (VIIIe-VIe siècle av. J.-C.)
Entre le VIIIe et le VIe siècle av. J.-C., de nombreux Grecs quittent leur cité.
Les départs sont motivés par la misère, la guerre ou le refus de vivre des persécutions dans leur État. Ils vont alors fonder de nouvelles cités en dehors de la Grèce, appelées des colonies.
La colonie a souvent les mêmes dieux protecteurs et la même organisation que la cité d’origine, mais elle n’en dépend pas.
Une multitude de cités et des gouvernements différents
Une multitude de cités et des gouvernements différents
Vers 500 av. J.-C., il existe une multitude de cités grecques autour de la mer Méditerranée et de la mer Noire. Ces cités sont indépendantes. Elles disposent toutes d’un territoire et d’un gouvernement.
Lorsque la cité est dirigée par un seul homme, il peut s’agir d’une monarchie ou d’une tyrannie. Dans le cas d’une monarchie, celui qui gouverne est un monarque (roi ou empereur) qui a obtenu son pouvoir par hérédité (par ses parents). Dans le cas d’une tyrannie, le gouvernement appartient à un homme qui s’est emparé du pouvoir par la force et qui gouverne seul.
La cité peut aussi être dirigée par un petit groupe de guerriers ou de riches propriétaires. La source de leur pouvoir peut donc être la richesse ou la force militaire, mais aussi la tradition. Il s’agit alors d’une oligarchie.
- Dans de rares cas, les cités sont dirigées par l’ensemble des citoyens, les démocraties.
Citoyen :
C’est un habitant d’un État qui à le droit de participer aux affaires de la cité.
Les relations entre ces cités indépendantes sont le plus souvent marquées par la rivalité, qu’elle soit d’ordre politique, économique ou territorial.
Un monde de cités rivales
Un monde de cités rivales
Des cités grecques plus ou moins grandes et puissantes
Des cités grecques plus ou moins grandes et puissantes
Les cités grecques ont des superficies variées. Certaines sont toutes petites, c’est par exemple le cas de la cité de Massalia (Marseille). D’autres, au contraire, sont immenses et s’étendent sur toute une région. C’est le cas d’Athènes qui domine l’Attique, et de Sparte qui contrôle une grande partie du Péloponnèse.
Un monde sans cesse en guerre
Un monde sans cesse en guerre
Les cités s’affrontent régulièrement pour la domination du monde grec. Les guerres sont incessantes.
De 431 à 404 av. J.-C., Sparte et ses alliées combattent les cités de la Ligue de Delos, menée par Athènes : c’est la guerre du Péloponnèse. C’est Sparte qui remporte cette longue guerre, avant d’affronter une autre grande cité, Thèbes.
La rivalité lors de compétitions sportives
La rivalité lors de compétitions sportives
Tous les ans, les Grecs se retrouvent dans l’un des quatre grands sanctuaires panhelléniques. Ce sont des lieux sacrés, communs à tous les grecs, dans lesquels un dieu est honoré dans chaque sanctuaire.
Les Grecs s’y réunissent pour participer à des compétitions sportives en l’honneur du dieu du sanctuaire.
Les jeux d’Olympie sont les plus prestigieux et les plus anciens.
Ils existent depuis le VIIIe siècle av. J.-C., et sont organisés tous les quatre ans. Ils sont consacrés à Zeus, le dieu suprême de la mythologie grecque.
Dans le sanctuaire de Delphes, les jeux sont consacrés à Apollon. À Corinthe, les jeux sont célébrés en l’honneur du dieu Poséidon. À Némée, les concours sportifs sont, comme à Olympie, organisés en l’honneur de Zeus.
Après des processions et des sacrifices, des athlètes venus de tout le monde grec s’affrontent dans plusieurs jeux sportifs : les courses, les combats, le pentathlon et les courses de chevaux. Le pentathlon est une combinaison de cinq épreuves sportives : la course simple, le saut en longueur, la lutte, le lancer de javelot, le lancer de disque.
Pendant les jeux panhelléniques, les Grecs concluent une trêve, c’est-à-dire que tous les combats s’arrêtent pendant le temps des jeux.
Si la rivalité caractérise les relations entre les cités, le monde grec est cependant uni par la civilisation hellénique.
Un monde uni par la civilisation hellénique
Un monde uni par la civilisation hellénique
Le même mode de vie
Le même mode de vie
Les Grecs partagent le même mode de vie. Où qu’ils soient, ils ont les mêmes habitudes alimentaires basées sur la culture du blé, de la vigne et des oliviers. Quand ils vivent en ville, ils sont commerçants, artisans, ou pêcheurs quand la cité est située en bord de mer. Ils partagent les mêmes modes d’expression artistique comme la sculpture, la poterie, la poésie.
La même langue et la même écriture
La même langue et la même écriture
Les Grecs utilisent le même alphabet, l’alphabet grec, et parlent la même langue.
Un alphabet grec archaïque sur une poterie conservée au Musée National Archéologique d’Athènes ©Marsyas
Les Grecs appellent « barbares » les peuples qui ne parlent pas leur langue et qui ne partagent pas leur culture.
La même religion
La même religion
Les Grecs sont aussi unis par la religion. Ils sont tous polythéistes, c’est-à-dire qu’ils croient en l’existence de plusieurs dieux.
Ils vénèrent des dieux à la puissance illimitée, qui vivent sur le mont Olympe, sous l’autorité de Zeus. Ces divinités sont immortelles, contrôlent la nature et interviennent dans la vie des hommes.
L’assemblée olympienne : de gauche à droite, Apollon, Zeus et Héra. Cratère en calice étrusque à figures rouges, 420-400 av. J.-C., conservé au Musée National Archéologique de Madrid. ©Marie-Lan Nguyen
Les Grecs croient aussi en l’existence des héros, et connaissent leurs aventures extraordinaires.
Héros :
C’est un personnage de la mythologie capable d’exploits extraordinaires. Il est souvent né de l’union d’un dieu et d’une mortelle ou d’une déesse et d’un mortel.
Les Grecs célèbrent cette unité lors des fêtes panhelléniques. Ils partagent ainsi des sanctuaires communs, comme celui de Delphes, dédié à Apollon.
Conclusion :
Le monde des cités grecques, qui s’étend autour de la Méditerranée et de la mer Noire, est à la fois divisé et très uni. En effet, les cités sont de petits États indépendants qui s’affrontent régulièrement pour des questions politiques ou territoriales. Ces cités partagent cependant la même culture et la même religion. Les Grecs célèbrent cette unité lors de fêtes panhelléniques.