L’intégration européenne et mondiale des espaces productifs français

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Introduction :

D’un point de vue économique, l’intégration européenne des systèmes productifs français désigne le fait que l’économie française soit de plus en plus interdépendante avec les économies des autres pays membres de l’UE. Mais en quoi les espaces productifs français sont-ils bien intégrés dans l’Union européenne et dans la mondialisation ? Pour répondre à cette question, nous verrons tout d’abord le soutien mutuel que s’apportent la France et l’UE, puis nous étudierons la place et les acteurs des systèmes productifs français dans la mondialisation. Enfin, nous nous intéresserons aux atouts et aux limites de ces espaces.

Les systèmes productifs français et l’intégration européenne

La participation active de la France à l’Union européenne

  • La France est la 7e puissance économique mondiale en 2018 (selon le classement par PIB) et la 3e puissance européenne derrière l’Allemagne et le Royaume-Uni.
  • Elle constitue également toujours avec l’Allemagne et le Royaume-Uni (avant le Brexit) un des plus gros contributeurs au budget de l’Union européenne. En 2017, le budget de l’UE était de 157 milliards d’euros.
  • L’Allemagne est le plus gros contributeur à ce budget (19,5 milliards) suivi de la France (16,2 milliards).
  • La France est la première puissance agricole de l’UE : la production agricole française représente 1/4 de la production européenne.
  • La France est également le premier pays touristique du monde en nombre de visiteurs avec un peu moins de 90 millions de touristes en 2018.
  • L’industrie française souffre, par contre, de la concurrence européenne et mondiale. La part de l’industrie dans le PIB de la France n’est que de 12,4 % en 2016 (elle est de 19,3 % en Europe), dont 10 % pour l’industrie manufacturière contre 20,2 % en Allemagne.
  • Cette dernière est bien soutenue par des exportations fortes (automobiles, chimie, industrie mécanique), en plus d’une fiscalité et d’un coût de main-d’œuvre moindre qu’en France.
  • Huit des dix premiers partenaires commerciaux de la France sont européens.
  • L’ouverture des frontières françaises dans le cadre de l’Europe a renforcé les espaces productifs bien connectés au reste du continent.
  • Les régions frontalières (avec l’Allemagne, la Belgique et l’Italie principalement) ont vu leur dynamisme soutenu.
  • Les villes mondiales de premier rang comme Paris ou Londres bénéficient aussi de l’intégration européenne.
  • Les espaces bien connectés à la mégalopole européenne sont également favorisés, comme le couloir de la chimie à Lyon qui est relié à l’Italie via les tunnels du Mont Blanc et de Fréjus ou encore la région des Hauts-de-France reliée au Nord de l’Europe grâce à son réseau d’autoroutes ou de voies ferrées (lignes à grande vitesse, Thalys).

La France, troisième puissance économique européenne en 2017 - SchoolMouv - géographie 1re

Le soutien de l’Union Européenne à la production française

La France contribue au budget de l’Union Européenne mais elle en retire aussi des bénéfices.
C’est particulièrement le cas depuis 1962 avec la mise en place de la PAC.

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Définition

PAC (politique agricole commune) :

Mise en place en 1962 par la CEE (désormais l’UE) pour développer et moderniser l’agriculture.

La France a été dès le départ le principal bénéficiaire des aides européennes agricoles. Elle est le pays qui a reçu le plus fort montant de l’UE en 2017 (13,5 milliards d’euros), principalement grâce à la PAC (9,1 milliards d’euros par an sur la période 2014-2020). La PAC représente près des deux tiers du montant des aides européennes, mais ce n’est pas la seule aide accordée par l’UE. Cette dernière aide aussi la France dans des domaines comme l’administration, la recherche et le développement, ou encore la politique régionale grâce au FEDER.

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Définition

FEDER (fonds européen de développement régional) :

Fonds ayant pour vocation de renforcer la cohésion économique et sociale au sein de l’UE en réduisant les déséquilibres entre ses régions.

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À retenir

L’UE tente de favoriser l’intégration régionale par le biais d’aides. Elle souhaite également réduire les inégalités à l’intérieur des régions en Europe.

Pour mieux intégrer les espaces productifs français ainsi que d’autres espaces en Europe (comme les régions Atlantiques d’Espagne et du Portugal), l’UE a créé en 2006 les eurorégions comme celle de Saar-Lor-Lux constituée de la Sarre en Allemagne, de la Lorraine en France et du Luxembourg.
Pour atténuer les inégalités, l’UE a aussi créé l’arc Atlantique comprenant les régions les plus éloignées de la mégalopole européenne et qui ont donc besoin d’aides. Ces régions (qui ont en commun de border l’Atlantique) s’étendent de l’Écosse au Portugal en passant par la France. Pour cette dernière, les villes concernées sont Caen, Rennes, Brest, Nantes et Bordeaux. Les aides à l’intégration régionale sont notamment distribuées par le FEDER.

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Exemple

En Bretagne, le FEDER aide dans les domaines de l’innovation, la recherche, l’emploi, la formation, la pêche et l’agriculture. En 2017, le pôle multimodal de la gare de Redon est inauguré. Les travaux d’aménagement ont coûté 21 millions d’euros dont 2,8 millions financés par le FEDER.

Les systèmes productifs français dans la mondialisation

Les systèmes productifs français les mieux intégrés dans la mondialisation

La France demeure parmi les dix pays les plus riches de la planète qui assurent à eux seuls plus de la moitié des échanges en valeur. La France est membre du G7, du G20 et membre permanent du conseil de sécurité de l’ONU.

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Définition

G7 :

Groupe de discussion (et non de décision) créé en 1975 à Rambouillet (initialement G6, puis G7 dès l’année suivante) réunissant les chefs de gouvernement des 7 principaux pays développés du monde : Allemagne, Canada, États-Unis, France, Grande-Bretagne, Italie et Japon.

La puissance politique et diplomatique de la France l’aide d’ailleurs dans ses exportations. Les sommets entre chefs d’États constituent souvent l’occasion pour le président de la République d’aider les grands industriels français à signer des contrats, aussi bien dans le domaine civil (nucléaire, aéronautique, automobile) que militaire (aéronautique, construction navale).

Certains systèmes productifs français sont particulièrement bien intégrés à la mondialisation. Ce sont des secteurs performants, innovants ou parfois traditionnels mais dont les exportations sont importantes.
Un des piliers de l’économie française est l’industrie automobile. Les deux groupes français PSA (Peugeot-Citroën et depuis 2017 Opel et Vauxhall) et Renault (alliance Renault-Nissan-Mitsubishi) enregistrent en 2018, pour la troisième année consécutive, de très bonnes performances de ventes en France mais aussi dans le monde. La croissance de Renault est notamment portée par le marché chinois.

  • Dans toutes les régions du monde, à l’exception du Moyen-Orient et de l’Inde, les ventes de voitures françaises sont en progression.

L’aéronautique constitue l’autre point fort de l’économie française avec le groupe européen Airbus. Le constructeur est connu pour ses avions de ligne A310, A320, A330 ou l’A350 assemblés en France mais avec des éléments (fuselages, ailes) construits dans des usines du groupe en Allemagne, en Espagne ou au Royaume-Uni. Airbus sous-traite également une partie de sa production au Maroc via Stelia Aerospace, filiale d’Airbus. Mais Airbus conçoit et construit également des hélicoptères civils et militaires. Airbus hélicoptères (auparavant Eurocopter jusqu’en 2014) a son siège social à Marignane où se situe également une de ses usines.

  • Mais l’aéronautique française ne se résume pas à Airbus. Dassault aviation construit des avions civils (gamme des jets Falcon) et militaires (le Rafale).

Les industries agro-alimentaires constituent toujours un point fort de la production française dans le cadre de la mondialisation. Mais la concurrence est âpre et le secteur a souffert de rachats de la part de groupes étrangers. Les trois plus grosses régions pourvoyeuses d’emplois dans ce secteur sont la Bretagne, les pays de la Loire et la région Auvergne-Rhône-Alpes.

  • Les géants du secteur sont par exemple Sodexo, Danone ou Lactalis (premier groupe laitier au monde et premier transformateur fromager mondial).

Le secteur du luxe (parfum et cosmétique, haute couture, vins et champagnes) continue de favoriser l’intégration de la France à l’économie mondiale. Ce secteur se porte bien et de nouvelles unités de productions sont construites.

  • Une usine de cosmétiques Guerlain est inaugurée en 2015 à Chartres.

Enfin, l’industrie pharmaceutique est un secteur majeur qui rassemble plus de 300 entreprises. Ce secteur consacre des moyens considérables à la recherche et au développement. La France est le troisième exportateur mondial de médicaments et représente 4,4 % du marché mondial. En 2017, les exportations françaises de médicaments atteignaient 25,1 milliards d’euros.

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À retenir

L’industrie pharmaceutique est le troisième plus gros exportateur français derrière l’aéronautique et l’automobile.

Les firmes multinationales françaises, acteurs de cette intégration

Les multinationales françaises sont les acteurs majeurs de l’intégration de la France dans la mondialisation. Peu de multinationales sont françaises (2 368 sur les 85 000 multinationales existantes), mais elles sont souvent en position dominante dans leur secteur d’activité ou parmi les premières mondiales.

  • C’est le cas de L’Oréal (cosmétiques), Orano (anciennement Areva, dans le secteur du nucléaire), Total (pétrole/énergie), Carrefour (commerce) ou encore Vinci (construction).

La France n’a pas perdu son pouvoir d’attractivité :

  • en 2018, le cabinet EY (un des plus importants cabinets d’audit et de conseil financier au monde) classe la France comme pays le plus attractif en Europe en se basant sur les chiffres de 2017 : 323 nouveaux projets industriels menés en France par des investisseurs étrangers ;
  • en 2016, 28 600 entreprises sont sous le contrôle de firmes multinationales étrangères en France. Ces entreprises (1 % des entreprises de l’hexagone) emploient 1,8 million de personnes (11 % des effectifs). Leur présence est donc très importante pour l’emploi.
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Exemple

Parmi les exemples les plus connus figurent l’entreprise japonaise Toyota à Valenciennes, mais d’autres cas sont exemplaires comme le centre de recherche et de développement Google à Paris ou le projet de centre logistique d’Amazon à Colombier-Saugnieu dans le Rhône près de l’aéroport Lyon-Saint-Exupéry (1 500 emplois, avec une ouverture prévue en 2020).

Les atouts, limites et faiblesses des espaces productifs français en Europe et dans le monde

Les atouts

La France possède des atouts indéniables. L’hexagone est en position de carrefour entre l’Europe du Nord et du Sud, l’Est et l’Ouest. Elle a des frontières communes avec de nombreux pays européens et est membre fondateur de l’UE. Elle est reliée au Royaume-Uni par le tunnel sous la Manche, possède de nombreux autres équipements structurants lui assurant une bonne connexion au reste du continent :

  • les tunnels du Mont-Blanc et de Fréjus ;
  • la future liaison ferroviaire Lyon-Turin ;
  • un réseau d’autoroutes performant et dense ;
  • des lignes de chemin de fer à grande vitesse ;
  • des aéroports internationaux dont certains sont des hubs mondiaux (aéroports parisiens).

Le climat est un autre atout, notamment au Sud (climat méditerranéen), propice au tourisme et facteur d’attraction (héliotropisme).

En dehors des secteurs économiques déjà cités (automobile, aéronautique, cosmétique, agroalimentaire, pharmaceutique), d’autres sont très performants comme la recherche, la médecine, l’innovation (intelligence artificielle) et le cinéma d’animation. Des pôles de compétitivité ont pour objectif de permettre une meilleure efficacité face à la concurrence mondiale dans ces domaines.

Par ailleurs, les start-ups françaises sont nombreuses et rencontrent un succès mondial. Parmi elles, certaines sont déjà bien installées comme BlaBlaCar (co-voiturage), Deezer (plateforme de streaming musical) ou venteprivee.com (e-commerce). D’autres plus récentes sont en train de s’installer de façon spectaculaire : Doctolib (santé), Chauffeur privé (transport) ou encore Le slip français (confection de sous-vêtements « made in France »).

Les limites et les faiblesses

Les systèmes productifs français sont cependant confrontés à des limites et faiblesses liées à des difficultés anciennes parmi lesquelles on peut notamment citer la forte dépendance aux importations d’énergie (hydrocarbures) et la faiblesse de ressources en matières premières. Quand la France possède des ressources (gaz de schiste), elle se refuse à les exploiter à cause des problèmes environnementaux potentiels. La France, signataire du protocole de Kyoto, à l’initiative pour l’accord de Paris (COP 21), veut être exemplaire en matière d’environnement.

Une autre grande faiblesse française réside dans le coût de la main-d’œuvre. Celui-ci est supérieur à son grand rival économique et voisin/partenaire, l’Allemagne, même si l’écart a tendance à se réduire. Le coût horaire moyen est de 34,50 euros en Allemagne en 2017 contre 36,80 euros en France. L’écart est aujourd’hui de 2,30 euros contre 3,90 euros en 2012. La fiscalité (qui a une incidence sur le coût de la main-d’œuvre) est également plus avantageuse en Allemagne et pénalise l’économie française dans la conjoncture mondiale. Les impôts de production que payent les entreprises en France sont de 28 % contre 17 % en Allemagne.

Conclusion :

Malgré des limites et des faiblesses, les espaces productifs français sont bien intégrés, à la fois au sein de l’Union européenne mais aussi dans la mondialisation. L’économie française repose sur différentes industries : l’automobile, l’aéronautique, l’agro-alimentaire, le luxe et le pharmaceutique. Bien que peu nombreuses, les multinationales françaises occupent une place importante à l’international. Le territoire français, avec sa position géographique, son climat et ses secteurs innovants et performants, est attractif. Toutes ces caractéristiques font de la France une puissance économique, politique, diplomatique et militaire.