Habiter un espace de grande biodiversité
Introduction :
Dans les espaces de faible densité (c’est-à-dire où les densités de population sont inférieures à 30 habitants au km2), l’installation des hommes est très limitée. La faible présence humaine sur ces territoires a permis à la biodiversité d’être protégée. Certains espaces du monde se caractérisent donc par une grande biodiversité. Ils abritent une faune et une flore exceptionnelles.
Dans ce cours, nous allons nous intéresser aux espaces de grande biodiversité.
Dans une première partie, nous observerons que les espaces de grande biodiversité sont faiblement peuplés. Puis, dans une deuxième partie, nous étudierons deux espaces d’exception : l’Amazonie et le bassin du Congo. Enfin, dans une troisième partie, nous verrons qu’il s’agit d’espaces convoités et menacés.
Biodiversité :
La biodiversité est l’ensemble des espèces animales et végétales vivant dans un milieu.
Milieu :
Le milieu est l’environnement (relief, climat, végétation) qui entoure les êtres vivants.
Les espaces de grande biodiversité : des espaces contraignants et faiblement peuplés
Les espaces de grande biodiversité : des espaces contraignants et faiblement peuplés
Les forêts denses ou forêts tropicales humides
Les forêts denses ou forêts tropicales humides
L’Amazonie vue du ciel ©Véronique Debrod-Lazaro
Les deux plus grandes forêts denses du monde sont l’Amazonie et le bassin du Congo. Il existe également une immense forêt tropicale humide – autre nom de la forêt dense – en Indonésie.
Les forêts denses sont des espaces contraignants.
Espaces contraignants :
Espaces où il existe de nombreuses contraintes naturelles.
Contrainte naturelle :
Élément naturel (relief, climat, isolement) qui peut gêner l’installation des hommes.
La chaleur, l’humidité et l’isolement rendent la vie des habitants difficile.
- Les forêts denses sont donc des espaces où les densités de population sont très faibles.
Densité de population :
C’est le nombre d’habitants au km2. Elle nous renseigne sur le caractère plus ou moins peuplé d’une région ou d’un pays et sur l’inégalité de l’occupation de l’espace.
Dans le bassin du Congo, la densité de population est de 15 habitants au km2. En Amazonie, les densités sont bien plus faibles : moins d’un habitant au km2.
Les déserts et les espaces de haute montagne
Les déserts et les espaces de haute montagne
Désert :
C’est une région, chaude ou froide, dans laquelle il pleut très peu, ce qui limite l’extension de la végétation.
Les déserts, chauds et froids, et les espaces de haute montagne sont des espaces de faible densité souvent dotés d’une grande biodiversité.
En effet, puisque ces espaces sont peu habités, ils sont faiblement aménagés par les hommes. La faune (les espèces animales) et la flore (les espèces végétales) sont donc mieux protégées.
Des fleurs en haute montagne
Les espaces à fortes contraintes sont souvent des réserves de biodiversité. Ce sont des espaces faiblement peuplés où la nature s’est épanouie. Ce sont donc des espaces riches et fragiles.
Des espaces très riches et fragiles : l’Amazonie et le Bassin du Congo
Des espaces très riches et fragiles : l’Amazonie et le Bassin du Congo
L’Amazonie
L’Amazonie
La forêt amazonienne est un espace de biodiversité unique au monde.
Plus de 2,5 millions d’espèces d’insectes y vivent. On y trouve également 3 000 espèces de poissons différentes, 1 294 espèces d’oiseaux, 427 espèces d’amphibiens (comme la grenouille dendrobbate bleue que l’on voit sur cette photo), 378 espèces de reptiles et 311 espèces de mammifères. De plus, les chercheurs ont répertorié jusqu’à présent 40 000 espèces de plantes dont les nénuphars géants.
Les nénuphars géants et la grenouille dendrobate bleue, deux espèces d’Amazonie ©Montilre et ©Michael Gäbler
Les habitants de la forêt amazonienne sont des communautés indiennes. Ils dépendent de la nature pour se nourrir, se soigner et se vêtir. Ils se sont adaptés aux contraintes.
Ils chassent, pêchent et pratiquent la cueillette.
Des habitants de la forêt amazonienne
Le bassin du Congo
Le bassin du Congo
Les forêts denses du bassin du Congo représentent une autre réserve exceptionnelle de la faune et de la flore. Elles occupent 8 % de la surface forestière mondiale mais abritent 10 % de la biodiversité de la planète.
Elles comptent plus de 400 espèces de mammifères, 1 086 espèces d’oiseaux, plus de 900 espèces de papillons et 10 000 espèces végétales répertoriées.
Par ailleurs, la majorité des espèces animales et végétales qui se sont développées dans ces espaces de grande biodiversité sont souvent endémiques.
Espèce endémique :
C’est une espèce (animale ou végétale) qui ne vit que dans un territoire et pas ailleurs.
Le lesula, une espèce de singe découverte au Congo en 2007 ©John Hart
Ces espaces de grande biodiversité sont des espaces fragiles dont les habitants prennent soin. Mais ce sont aussi des espaces convoités et menacés. Il faut donc les protéger.
Des espaces convoités et menacés qu’il faut protéger
Des espaces convoités et menacés qu’il faut protéger
Le tourisme
Le tourisme
Les hommes s’adaptent aux contraintes et réussissent souvent à les surmonter. En aménageant leur territoire, ils peuvent même parfois transformer certaines contraintes en atouts.
Un atout est un avantage pour l’homme.
C’est le cas de nombreux espaces peu peuplés qui deviennent des lieux privilégiés du tourisme. Pourtant, le développement du tourisme menace les espaces de grande biodiversité.
Par exemple, la pratique du ski en hiver et de la randonnée en été favorise la croissance économique des territoires de haute montagne, mais elle vient aussi perturber le milieu montagnard.
Dans les îles, ce sont les multiples installations touristiques qui participent à la destruction des milieux nécessaires à la survie de certains poissons, coraux ou plantes.
La déforestation
La déforestation
Les forêts denses sont des espaces très convoités où la principale menace est la déforestation.
Pour pouvoir cultiver de nouvelles terres ou exploiter des ressources minières, on défriche des zones immenses de végétation et de forêt. C’est ce qu’on appelle la déforestation.
- Dans le bassin du Congo, deux millions d’hectares de forêts disparaissent chaque année.
La déforestation dans le bassin du Congo
Les Nations unies estiment que la déforestation menace la vie des habitants et celle de la faune vivant dans ces forêts. Les scientifiques pensent même que les deux tiers des forêts du bassin du Congo pourraient disparaître d’ici 2040.
Des espaces à protéger
Des espaces à protéger
Dans ces espaces fragiles, la déforestation, le développement du tourisme et le braconnage menacent les milieux. Les espèces endémiques, qu’elles soient végétales ou animales, sont souvent mises en danger.
Braconnage :
Ce terme désigne la chasse ou la pêche illégale.
Ainsi en Afrique, de nombreux animaux sauvages comme les singes, les éléphants et les rhinocéros sont chassés par des braconniers qui alimentent ainsi un commerce illégal et menacent gravement la biodiversité. L’Amazonie est aussi concernée par ce fléau.
Dans le but de protéger la faune et la flore de ces espaces naturels exceptionnels, les gouvernements ont créé des parcs naturels.
Parc naturel :
Territoire sur lequel est mis en place une politique de préservation de la faune, de la flore, du sol, du sous-sol et du milieu naturel en général.
La République du Congo a ainsi créé 16 parcs depuis 1935, dont trois parcs nationaux et quatre réserves pour préserver les chimpanzés et les gorilles.
Parcs nationaux :
Parcs naturels créés sur des territoires inhabités. Ils ont pour vocation la protection et la conservation d’espaces naturels fragiles.
Réserves naturelles :
Parcs qui garantissent, sur des espaces restreints, la protection d’espèces animales ou végétales particulières.
Protéger la forêt dans le bassin du Congo
Pour protéger la biodiversité de son territoire, la France a aussi créé 10 parcs nationaux.
Le premier fut créé en 1963 : c’est le parc de la Vanoise, dans les Alpes.
Des bouquetins des Alpes dans le parc national de la Vanoise. Ces animaux avaient quasiment disparu au XIXe siècle. Il y en a désormais 2 100 dans ce parc.
Cette carte dévoile les espaces de grande biodiversité situés dans les hautes montagnes, les déserts chauds ou froids ainsi que dans les forêts denses de l’Amazonie, du bassin du Congo ou de Papouasie-Nouvelle Guinée.
Conclusion :
Les espaces de grande biodiversité sont des milieux fragiles et de plus en plus convoités. L’ouverture de ces territoires à une plus grande présence humaine les fragilise encore plus. Longtemps protégés par les contraintes qui les caractérisent, ils sont aujourd’hui particulièrement menacés par différentes activités économiques. Il faut donc trouver un compromis pour permettre l’existence de l’homme et de la nature dans le cadre d’un développement durable de ces territoires.